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Il est avis au renard...

Il est avis au renard...

Il est avis au renard que chacun mange des poules comme lui.

Dans les paroles médiatiques, ma foi très raffinées, ou encore celles de notre quotidien, la comparaison entre peuples se veut très fréquente. Entre les histoires des terres lointaines racontées par la presse, les documentaires épicés diffusés à la télé, nos idées reçues sur les gens de la Terre d’outre-mer ont de quoi s’envoler. Entre la plage de rêve de l’île mulâtresse, et des actes rougeâtres d’une violence fêlée, nos préjugés ne peuvent que détonner.

“Regarde ce qu’ils font ! C’est presque pareil que nous ! …. Ouuuh…. Heureusement qu’on ne fait pas cela ici ! Tu as vu comment il est habillé !” Tant de cultures, tant de modes de vie, entre nos mains dans une petite boîte, nous souriant de son visage vitré, récitant avec coeur et conviction les paroles illustres des plus grands journalistes.

Mais, après tout, pourquoi nous comparons-nous ? Est-ce pour nous trouver coutumier par rapport à l’incohérent, éminent par rapport à l’inculte ?

Le procédé de comparaison se veut très subjectif et c’est en cela que réside sa faiblesse. L’esprit humain aura tendance à n’éplucher que les éléments qui adhèrent à sa représentation de l’idée pensée tout en prenant soin de ne point prêter attention au reste. Nous qualifierons par exemple les habitants du Nouveau Monde de sauvages de par leur traditions, leur mode de vie, leur aspect vestimentaire mais choisirons d’écarter les prouesses architecturales dont ils ont fait preuve en construisant des cités si fastueuses qu’elles étonnent encore les scientifiques de nos jours. Bien entendu, si notre intention était de dresser de cette civilisation un portrait élogieux, ce sont ses mystères qui seront mis en avant.

En fonction de l’argument en vue d’être construit, on choisira de souligner tel ou tel trait de notre comparaison, ceux dont notre lecteur/spectateur sera friand et consentant. Ainsi jugeons-nous une culture comme étant bizarre, des traditions comme étant biscornues sans remettre en cause ces idéologies. Et comment ? La comparaison se référence à un système culturel qui nous est commun ; nous ne pouvons qu’acquiescer.

Et pourtant, en fin de compte, ne sommes nous pas aussi excentriques aux yeux de ceux que nous accusons de l’être ?

Sûrement, seulement lequel d’entre nous a raison ? Pourquoi les gens “normaux” serait ceux qui mangent avec des fourchettes et non des baguettes ?

On ne peut donner raison à tel ou tel côté, chacun n’a fait que juger son prochain par les préceptes qui lui sont propres. L’existence même d’un troisième arbitre neutre serait frivole, puisque lui aussi tombera dans cette même erreur, celle de se référer à sa culture pour établir le vrai du faux, l’ordinaire du farfelu.

L’idéal serait donc de se comparer mutuellement, suivant cette fois-ci un même repère qui nous est commun, commun à tous les mortels.  Sans doute êtes-vous là en train de réfléchir, de vous demander quel élément est commun à toute les cultures, dur à trouver vu les différences des vécus, des mentalités… Mais si, nous avons bien une chose en commun. Réfléchissez….

Réfléchissez.... C’est ça, vous avez trouvé. C’est justement ce fait de pouvoir réfléchir, cette raison qui se veut objective, que nous partageons tous.

Pour revenir à notre sujet, c’est avec cette même raison que nous orienterons notre comparaison. Il ne s’agira plus de valoriser des critères sans d’autres, mais bien de spéculer et ce machinalement sur tous les points d’une culture A et leurs équivalents, si il y en a, dans la culture B. Une opération pardi prolixe, voire sans fin en raison de l’interminable richesse des cultures, et leur constante évolution. Toutefois, elle aura le mérite d’offrir dès les toutes premières étapes un fait plausible : nulle culture n’est parfaite.

Accepter ses défauts à terme d’une comparaison n’est point chose aisée mais sans elle ce procédé se voit inconscient et fort anodin. Juger une culture de haut, énumérer ses erreurs puis la blâmer de ne pas adhérer à la nôtre relève d’un narcissisme sans égal. Il est facile d’ouvrir grand les yeux sur les défauts de l’autre ; tourner son regard sur soi est bien plus plaisant.

Goethe disait : “Comparer n’est pour l’ignorant qu’un moyen commode de se dispenser de juger”

 


 

The racial diversity of Asia's peoples, Nordisk familjebok (1904) - Image libre de droit(Source:Wiki)

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M
Bien dit !<br /> Merci à toi pour ta visite et ton comm' ça fait vraiment plaisir
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L
Un article plein d'humanité, plein de sensibilité. Bravo<br /> Quel est ce "besoin" de comparaison ? Je ne sais pas... il faut dire que déjà, enfant, l'éducation n'aide pas à ce qu'il en soit autrement. Faut pas chercher trop loin. Dans une fratrie, n'entendons-nous pas, si notre comportement n'est pas conforme à certaines attentes : "regarde ton frère (ou soeur), prends exemple ... " etc... alors que chacun est unique. Et en même temps nous sommes tous égaux.<br /> Dans la "norme", on se perd. D'ailleurs, quelle notion stupide, voire dangereuse. Quand on pense qu'elle n'existe pas...<br /> Cette palette de différences quelles qu'elles soient, c'est pourtant si beau...<br /> Merci à Toi.
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